Date : Juillet 2010
Départ : Bodo
Itinéraire : Lofoten, Vesteralen, Senja, Route cotière (RV17), Trondheim, Route des Trolls, Geiranger fjord, Voss, Rallarvegen, Sognefjell
Arrivée : Oslo (Aéroport)
Distance : 3 324 km
Nombre de jours : 29
Les photos sur : Flickr
La Norvège à vélo, c’est très tentant… et je me suis laissé tenter.
Je préfère avouer tout de suite que j’ai été déçu par le nord du pays. Si s’était à refaire, je me limiterais au sud (la partie large du pays, au sud de Trondheim).
Au nord, il y a le fameux soleil de minuit mais le reste, bien que superbe, est vite un peu monotone. Il y a également de nombreux passages obligés sur la E6 et la E10 (les 2 grandes routes locales). Comme le nombre de routes est limité, le trafic y est souvent un peu envahissant.
La région des fjords, dans le sud du pays, est réellement fantastique et vaut largement le détour.
Pour voyager en Norvège, il vaut mieux être bien équipé pour la pluie car il pleut beaucoup. Ce n’est pas une légende! Une journée moyenne se décompose de 20 heures de ciel gris, 2 heures d’éclaircies et 2 heures de pluie (NB : En juillet, il ne fait jamais nuit :-). Avec un peu de chance, vous pourrez bénéficier de 1 ou 2 jours de soleil mais ils seront fort probablement suivis d’une période équivalente de pluie… Bref, vous avez compris, vous n’échapperez pas à l’humidité.
Coté logement par contre, c’est très facile. Le camping sauvage est toléré presque partout. Comme il fait toujours clair, cela facilite beaucoup les choses. Il y a également de nombreux campings officiels. Ils sont un peu cher mais mieux équipés que dans beaucoup d’autres pays. Ils proposent tous une cuisine accessible aux campeurs. Après une journée sous la pluie, c’est un vrai plaisir de pouvoir se préparer convenablement à manger au sec. Presque tous les campings proposent des cabines (hytter). C’est en général trop cher pour un cycliste solitaire, mais en groupe, cela doit être une excellente alternative.
Pour le ravitaillement, il n’y a pas de problèmes. Il y a des supermarchés presque partout. Seuls inconvénients : le choix des articles est un peu limité et les prix sont assez élevés. C’est le premier voyage où j’ai du faire un peu attention à ce que j’achetais.
ITINERAIRE
Après un vol de Bruxelles à Bodo via Oslo, j’ai pris un ferry pour rejoindre les îles Lofoten. Ces îles sont situées au nord du cercle polaire.
J’ai commencé, plein nord, par la traversée des îles Lofoten, des îles Vesteralen et de l’île de Senja avant de reprendre la direction du sud pour rejoindre Trondheim via la E6 et la Rv 17 (La Route Côtière).
Ensuite, j’ai sillonné les montagnes et les fjords du centre du pays avant de terminer à l’aéroport d’Oslo.
PARTIE 1 : LES LOFOTEN, LES VESTERALEN ET SENJA
7 jours – 664 km
Les îles Lofoten sont vraiment superbes mais il n’y a pas beaucoup de possibilités d’itinéraires. La grande route E10 est souvent incontournable. Il y a beaucoup de « camping-cars » ce qui n’est pas toujours très agréable à vélo.
Malgré ces inconvénients, le détour vaut quand même la peine car les paysages sont réellement fantastiques.
Il y a des montagnes partout mais les routes les évitent. Il n’y a donc pas de grosses difficultés.
De nombreux cyclistes parcourent les îles. Malheureusement, très peu s’arrêtent pour discuter. Certain étaient même surpris quand je leur disais bonjour.
Les îles Vesteralen sont moins montagneuses. Elles sont présentées dans de nombreux guides comme moins impressionnantes. Cette réputation fait qu’il y a beaucoup moins de circulation… J’ai donc bien aimé ces îles malgré les routes désespérément plates :-). La route qui longe la côte ouest de l’île d’Andoya est vraiment superbe.
La ville d’Andenes, situé à l’extrême nord de l’île d’Andoya est l’endroit idéal pour profiter du soleil de minuit. C’est un spectacle fantastique… Malheureusement, après une journée de 180 km, je n’ai pas tenu jusqu’à minuit. Je me suis endormi à… 23 h30.
En été, un ferry relie Andenes à l’île de Senja, située plus au nord. Après une longue traversée, c’est un changement de décor. Enfin de vraies montagnes. Il y a déjà un petit col pour quitter le fjord. Le premier col du voyage.
La route 864 qui longe la côte, n’est pas reprise comme itinéraire cycliste mais elle est a ne manquer sous aucun prétexte. Au début, juste après avoir quitté la 86, elle grimpe sec mais quel plaisir de pouvoir enfin se dégourdir les jambes.
Dans cette première côte, j’ai rattrapé un cycliste suédois. Il était énormément chargé et donc n’avançait pas très vite. C’est le premier depuis le début du voyage avec qui j’ai pu discuté longuement.
Juste après le somment, c’est la découverte d’une spécialité des routes norvégiennes : Un tunnel.
A ma grande surprise, ce premier tunnel n’avait pas comme objectif de simplement traverser le sommet de la montagne, c’est toute la descente qui est souterraine. Je l’ai donc parcouru sans trop de difficultés à plus de 50 km/h. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser que le suivant sera sans doute dans le sens de la montée… L’idée d’une côte de plusieurs kilomètres dans un souterrain ne m’enchante pas vraiment.
A la sortie du tunnel, une mauvaise surprise : La pluie.
Depuis le début du voyage, je n’en avais pas encore eu. Je m’étais même presque convaincu de pouvoir passer entre les gouttes. Je comprendrais vite qu’en Norvège, on n’échappe pas à la pluie.
Malgré cette mauvaise surprise, la route côtière 864 est réellement fantastique.
La journée s’est terminée à Finnsnes. Une ville pas du tout touristique. Je me suis arrêté dans une station service pour acheter une bouteille de jus d’orange. Pour la première fois depuis le départ, la caissière ne m’a pas parlé directement en anglais.
Finnsnes est le points situé le plus au nord de mon itinéraire. J’avais prévu de continuer jusqu’à Tromso, mais le pays est tellement énorme que j’avais déjà , après seulement 5 jours, l’impression de rouler dans le vide. L’inquiétude de manquer de temps pour visiter le sud du pays m’a décidé à changer de direction un peu plus tôt que prévu.
Pour retourner à Bodo, j’ai emprunté principalement la E6 et la E10. Dans cette région, il n’y a pas trop de trafic… mais beaucoup de très longs tunnels, certains d’entre eux font plus de 3000 mètres. Ils sont en général faiblement éclairés et les bas-cotés ne sont pas toujours en très bon état. Ils ne sont jamais droit et rarement plat. Bref, vous l’avez compris, la traversée d’un tunnel est toujours une petite aventure. Il vaut mieux avoir de bons phares. Une dynamo dans le moyeu est très pratique.
Une fois dans le tunnel, la vraie difficulté est d’évaluer la vitesse à laquelle arrivent les voitures. Avec le résonance, le bruit est tellement infernal qu’il est même difficile de faire la différence entre une voiture et un camion. Bref, il faut rester sur sa ligne et faire confiance aux automobilistes… plus facile à dire qu’à faire.
Pour corser le tout, dans les tunnels, il y a de nombreuses infiltrations d’eau. Il fait donc très humide. Il fait également très frais. C’est un peu l’impression de rouler en Belgique en plein hiver avant le lever du soleil….
Heureusement, les tunnels les plus longs sont interdits aux vélos. Dans ce cas l’ancienne route est encore accessible. Un sacré détour mais quel plaisir de pouvoir rouler sur des petites routes de montagne complètement désertes.
PARTIE 2 : LA ROUTE CÔTIÈRE (RV 17)
9 jours – 1170 km
La route « KYSTRIKSVEIEN » relie Bodo à Trondheim. Son itinéraire suit la côte au plus près. En regardant la carte, cela semble tout à fait impossible. La côte de Norvège est une des plus découpée au monde et parsemée de quelques 40 000 îles. Le secret de cette route est un incroyable réseau de ferrys.
Il faut beaucoup de temps car la route est très longue et de la patience, beaucoup de patience, car les horaires des ferrys ne correspondent pas toujours aux horaires des cyclistes. Il existe bien un livret avec tous les horaires mais, alors, la tentation d’accélérer pour attraper le ferry suivant est très grande. Bref, ce n’est pas toujours simple.
Pour le reste c’est un itinéraire très agréable et fréquentée par de nombreux cyclistes.
Un jour, j’ai roulé toute la journée avec deux acolytes, un allemand et un norvégien. L’occasion d’obtenir pas mal de tuyaux sur la pays. En fin de journée, le norvégien ne s’est pas arrêté. Il avait même l’intention de continuer toute la nuit (je rappelle qu’il fait clair toute la nuit). Ma première réaction fut de crier au fou… Le lendemain j’ai vite compris qu’il avait reçu des informations au sujet de la météo exécrables qui s’annonçait. Bref, dans ce pays, il ne faut pas s’organiser en fonction du jour et de la nuit mais en fonction de la pluie : Rouler quand il fait beau et s’arrêter quand il fait mauvais. Une fois de plus, plus facile à dire qu’à faire…
Après Trondhein, j’ai continué le long de la côte jusqu’à Molde via la route de l’Atlantique et Kristiansund.
La route de l’Atlantique (Atlanterhavsveien) est un petit itinéraire d’à peine 8 kilomètres en grande partie composée de ponts reliant différents îlots les uns aux autres. Le tout entre mer et montagne. C’est très impressionnant mais il y a beaucoup de camping-cars.
Sur les 9 jours le long de la côte, j’en ai eu trois consécutifs de pluie ininterrompues (24h sur 24h). Aujourd’hui, cela me fait sourire mais, sur place, c’était beaucoup moins drôle. D’autant plus qu’avec le ciel couvert, la température avait sérieusement baissée.
Conclusion: Un bel itinéraire mais près de 1200 kilomètres sans vraies montagnes, c’est un peu long pour moi. Heureusement, la troisième partie du voyage sera beaucoup plus montagneuse.
PARTIE 3 : ENTRE FJORDS ET MONTAGNES
8 jours – 1084,5 km
Toute une série de routes norvégiennes ont été classées routes touristiques. Beaucoup de ces routes sont situées dans le sud du pays. L’objectif des 8 jours suivants est de passer un maximum de temps sur ces itinéraires qui valent le détour…et des détours je vais en faire beaucoup. Je ne le regretterais pas car c’est vraiment superbe. D’autant plus que je profiterai de 5 jours d’une météo vraiment splendide. Ces 5 jours de beau temps seront suivis de 3 jours de pluie, mais vous avez maintenant compris le principe.
La première de cette série de routes est la Rv 63.
LE ROUTE DES TROLLS ET LE GEIRANGER FJORD (RV 63) –
Cette route commence à Andalsnes. Elle à mal commencée pour moi car après seulement 10 minutes, j’ai eu droit à 1 heure d’une douche impressionnante et glacée. J’ai été contraint de patienter dans une station service.
La Rv 63 débute par la route des Trolls. Une route qui escalade d’un véritable mur. Une montée réellement vertigineuse dans un décor de montagnes et de cascades très impressionnant. Au somment… et bien, ce n’est pas tout à fait le sommet car il y a encore quelques kilomètres à effectuer dans un paysage de hautes montagne. C’est costaud mais la dépense d’énergie vaut vraiment la peine.
La descente est, bien entendu, vertigineuse car, comme toujours en Norvège, descendre veut dire rejoindre le fjord suivant, c’est-à-dire la mer.
Après le traversée du fjord à bord de je ne sais plus le quantième ferry depuis le début du voyage, c’est reparti pour une nouvelle montée. Une fois de plus cela vaut la peine car l’arrivée au somment est récompensée par une incroyable vue plongeante sur le Geiranger fjord. Ce fjord est classé, à juste titre, « Patrimoine Mondial » par l’UNESO. C’est un bras de mer très étroit bordé de falaises vertigineuses. En général, il y a un bateau de croisière amarré au centre. Une image que l’on retrouve sur presque tous les prospectus touristiques vantant les mérites de la Norvège.
Que dire de la descente? Si la précédente était vertigineuse, celle-ci est presque de la chute libre. Bref, rien que du plaisir.
La montée suivante (après une bonne nuit de sommeil) est une des plus belle du pays. La route, étroite, est une succession d’épingles à cheveux qui mène du niveau de la mer à 1030 mètres d’altitude. Au sommet, un impressionnant lac de montagne dominé par un glacier achèvera de vous convaincre que vous êtes en haute montagne.
Quelques kilomètres plus loin, c’est la jonction avec la route n°15 et la fin de cette route fantastique.
La route touristique suivante débute après quelques kilomètres vers l’est sur le route n°15.
DES LACS ET DES GLACIERS POUR LE PLAISIR DES YEUX (RV 258) –
La route 258 commence par un sympathique panneau interdisant le passage aux caravanes et aux grands camping-cars. Un très bon présage. Ensuite, c’est le macadam disparait.
Me voici donc enfin en montagne et sur une route en gravier… Ce dont je rêve depuis le départ.
La première partie de la route traverse un longue vallée dans un paysage minéral. C’est également une succession de lacs et de glaciers… Une fois de plus des paysages fantastiques.
Le macadam est de retour pour la descente, comme d’habitude vertigineuse. Les vues sont difficiles à décrire tant elles sont superbes… D’autant plus que les vitesse atteintes demande un peu de concentration!
Cette route à quand même 2 défauts. D’abord, elle est trop courte et, ensuite, une fois arrivé en bas on regrette déjà de ne pas être resté en altitude. Dans la vallée, c’est la ville de Stryn qui est fort touristique. Elle est située au carrefour de 2 grandes routes. Bref, le retour du trafic envahissant.
En arrivant à Stryn, j’ai eu une grosse baisse de motivation. Plus du tout envie de rouler entre les voitures. Je me suis donc arrêté dans le camping local. Une grave erreur car, la douche excepté, il n’est pas du tout agréable.
STRYN – VOSS, UNE TRÈS LONGUE LIAISON (RV 60 & RV 13) –
Le début de la route touristique suivante (La Rv 7) est situé à plus de 350 kilomètres plein sud. Pour la rejoindre j’ai choisi de suivre la Rv 60 et la Rv 13.
Ce n’est pas un itinéraire touristique officiel mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’agit d’un itinéraire varié. Cela commence par une très sérieuse côte pour quitter le fjord. Ce n’est plus la haute montagne mais des prairies et des forêts de sapins. Changement de décor mais les montées sont toujours aussi dures et difficiles.
Ensuite c’est une long passage sur la E39. Pour contourner le Parc National « Jostedalsbreen” toutes les routes du coin se retrouvent sur le même itinéraire. Le début est impressionnant mais il y a beaucoup de trafic. Heureusement, j’y ai échappé une bonne partie de la matinée car un énorme troupeau de chèvre a eu l’excellente idée de s’installer en plein milieu de la route. Impossible aux voitures, autocars et camions de passer. Un immense embouteillage en pleine nature. Les seuls à s’en sortir: les cyclistes. Je devrais dire le cycliste car la météo était tellement exécrable que je n’ai pas vu beaucoup d’autres amateurs.
Après cet intermède grand routier, c’est la route n°13 qui prend le relai. Une superbe petite route déserte et parsemée de petits villages. Un col bien sympathique vient même clôturer cette première journée.
Ce soir là, j’ai abandonné la tente pour louer une minuscule cabane équipée d’un chauffage, de quoi faire sécher toutes mes affaires.
Le lendemain, c’est une fois de plus sous la pluie que je reprend la route. Pluie qui ne s’est pas arrêtée de la nuit.
L’humidité est totale, la route disparait complètement dans les nuages. Dommage, car la descente sur Balestrand et le Sognefjord est sans doute une des plus belles de la région. J’ai même du m’abriter dans un tunnel tant la pluie était forte.
Pour terminer cette deuxième journée de liaison, il ne me restait plus qu’a atteindre Voss, ville considérée comme la capitale norvégienne du sport extrême. Avec un telle réputation, il est clair que les routes qui y mènent ne sont pas de tout repos. Autant dire tout de suite que je ne l’atteindrais pas avant le lendemain.
Le route n° 13 passe par un sérieux col, avant de « fusionner » avec la E16, la grand route qui relie Bergen à Oslo. Au pied du col, j’ai rencontré d’autres cyclistes, des norvégiens. Malgré leur plus grande habitude de la pluie, ils étaient encore plus en perdition que moi. Je n’ai donc pas pu rouler longtemps avec eux.
Trop d’eau, trop de voiture et surtout trop de camion me feront jeter l’éponge quelques kilomètres avant Voss. Je me suis arrêté dans un camping vanté dans un guide bien connu. Un « truc » qui, sur papier, semble amusant car il est dominé par une énorme cascade (Tvindefossen), mais en pratique, le boucan est tellement infernal qu’il n’y a pas moyen de dormir (grrr).
Le lendemain pour rejoindre Eidfjord et le début de la route n°7, ce fut beaucoup plus agréable car le soleil a fini par faire quelques timides apparitions.
A midi, il faisait même chaud. J’en ai profité pour m’arrêter plus tôt que prévu et faire sécher, une fois de plus, toutes mes affaires.
HARDANGERVIDDA (RV 7) & RALLARVEGEN –
C’est parti pour la plus belle journée du voyage. Météo au beau fixe et paysages superbes seront au programme de cette journée.
Le parcours commence par la route n°7 au départ d’Eidfjord. Cette petite ville est située sur les berges du fjord du même nom.
La montée pour rejoindre le plateau de la Hardangervidda est très impressionnante. L’ancienne route et les anciens tunnels sont encore accessibles aux cyclistes. C’est donc une petite route étroites à flanc de montagne et déserte qui permet de monter à 1250 mètres d’altitude. Une jolie côte qui demande quand même un bon entrainement.
La Hardangervidda est un immense plateau situé entre 1100 et 1700 mètres d’altitude. C’est à dire au-dessus de la limite des arbres. C’est dans la Hardangervidda que l’on trouve la plus grande population de rennes d’Europe du nord. C’est aussi là que l’on trouve l’un des plus grand glaciers du pays.
Après une matinée dans ce décor de rêve, je me suis lancé à l’assaut de la « Rallarvegen ». Un itinéraire cyclable qui suit la plus haute voie ferrée de Norvège; Il s’agit d’une route en gravier qui a été utilisée lors de la construction de la voie de chemin de fer.
Une fois de plus, les paysages sont excessivement beaux.
Cette route de 80 kilomètres permet de rejoindre le village de Flam situé le long d’un bras du Sognefjord. Elle n’est accessible qu’aux vélos. C’est même la piste cyclable la plus populaire de Norvège. Des circuits sont organisés pour monter avec le train et redescendre à vélo (de location). C’est un peu la descente de la Lesse ou de l’Ardèche locale.
Il y a donc pas mal de cyclistes, ce qui est très sympathique bien qu’ils n’avancent pas toujours très vite.
Je m’attendais à une longue descente. Ce n’est pas vraiment le cas. Les 35 premiers kilomètres sont en montée. Le sommet de la « Rallarvegen » étant situé à 1350 mètres d’altitude.
Ensuite, la descente commence doucement. C’est à ce demander si la route terminera vraiment au niveau de la mer. Finalement, un très mauvais chemin plein de gros cailloux et composé d’un nombre impressionnant d’épingles à cheveux permet de perdre de l’altitude. Autant dire que sur ce tronçons tous les cyclistes (ou presque 🙂 descendent à pied.
Flam est un petit village typique et hyper touristique en été. Il y a beaucoup de monde et pas beaucoup de place pour monter sa tente en dehors de l’immense (et bondé) camping local.
Ce village est un peu un trou à rat car les seuls moyens d’y arriver sont des tunnels (dont un des plus long du monde), un ferry ou une terrible route de montagne. Je ne suis là que pour la route de montagne qui sera au programme du lendemain.
LA ROUTE DE LA NEIGE (SNOVEGEN) –
De Flam, il y a une piste cyclable qui permet de rejoindre Aurland sans passer par un tunnel. Ensuite, la route se met directement à grimper. Pour résumer, il y a 15 km de montée à +/- 8% qui permettent de passer de 0 à 1350 mètres d’altitude, ensuite il y a 15 km sur un plateau d’altitude et, enfin, une descente de 15 km à +/- 8%.
Bref, une jolie randonnée. Comme d’habitude…, les paysages sont superbes, surtout dans le début de la montée. Les vues sur le fjord bordé de falaise de plus de 1000 mètres sont très impressionnantes et font presque oublier les difficultés de la route.
La deuxième partie de la montée, au-dessus de la limite des arbres est assez longue et même difficile. Comme toujours, l’arrivée au sommet compense largement.
J’ai commencé à rouler à 6 heures du matin pour éviter le trafic dans la montée. Je n’ai vu que la voiture du service d’entretien et 2 motos.
Après 10 heures, j’ai croisé quelques voitures mais rien de dramatique. Il faut dire que sous cette montagne passe l’un des plus long tunnel routier du monde (24,5 km). J’imagine que beaucoup de touristes motorisés sont plus tentés par l’expérience du tunnel que de faire une route de montagne de plus. Le champs est donc libre pour les touristes à vélo… même si je n’en n’ai pas croisé d’autres.
La descente sur Laerdal est moins sinueuse que la montée. Autant dire que les pointes de vitesse dépassent rapidement les limites du raisonnable…
En bas, un ferry permet de traverser le Sognefjord pour rejoindre Kaupanger. C’est un ferry qui propose une visite touristique du Fjord. Il n’y en a donc pas beaucoup, mais comme c’était un jour faste (soleil, superbe route,…), je suis arrivé 5 minutes avant le départ. Même pas du attendre.
De Kaupanger, il y a encore quelques kilomètres à faire pour rejoindre la route du Sognfell, au programme du lendemain.
Pour atteindre Skjolden, terme de l’étape, j’ai longé le Lustrafjord par une petite route longeant la rive sud. Le Lustrafjord est le bras situé à l’extrémité du sognefjord. Ce fjord est le plus long de Norvège (205 km). Longer la mer à 200 km de la côte a un petit coté sympathique.
Sur cette route j’ai traversé le dernier tunnel du voyage. Le premier sans aucun éclairage. Rouler à vélo dans le noir total est une expérience originale… sur quelques mètres. En plus des phares, j’ai du sortir la lampe frontale pour arriver au bout.
LA ROUTE DU SOGNEFELL, LA PLUS HAUTE ROUTE DU PAYS (RV55) –
J’avais lu quelque part que pour faire cette route du nord vers le sud, de Skjolden vers Lom, il fallait être bien entrainé. Information que je m’étais empressé d’oublier le plus rapidement possible. Grave erreur car les dix premiers kilomètres de cette route sont vraiment très dur… 10% en moyenne.
D’autant plus que les roulements de ma roue arrière commençaient à avoir quelques difficultés à supporter le climat hyper humide de ce beau pays. La roue ne tournait plus aussi bien qu’elle le devait.
N’ayant pas avec moi les outils suffisants pour démonter le moyeu et n’ayant pas non plus l’envie de faire demi tour, il ne me restait plus qu’une solution : continuer… En côte, rien que l’idée de la roue qui freine, même très légèrement, est très mauvais pour le moral.
Cette route n’arrête pas de monter, c’est même la plus haute route du pays (1434 mètres d’altitude), Après avoir dépasser la limite des arbres, c’est une fois de plus la haute montagne et ses fantastiques paysages. Autant dire que mes petits soucis de moyeu seront vite oubliés.
Au sommet, les vues sur les lacs et les glaciers sont inoubliables et récompensent largement les efforts demandés pour arriver jusque là.
A partir de 11 heure de matin, j’ai commencé à croiser de plus en plus de cyclistes. Une fois dans la descente, j’ai vite compris pourquoi. Dans l’autre sens, la montée est beaucoup plus facile, très longue mais la déclivité est beaucoup plus accessible.
Je me suis arrêté à Lom. Pour continuer, il me fallait absolument régler mes petits problèmes de moyeu. Malheureusement, trouver des outils le samedi soir n’est pas si simple. C’est donc dans le camping (bondé) le plus proche du magasin de bricolage que je me suis installé pour la nuit.
Lom est une ville touristique à éviter si vous n’aimez pas cela.
PARTIE 4 : RETOUR À L’AÉROPORT D’OSLO
4 jours – 406 km
Un dernier petit petit trajet pour rejoindre l’aéroport d’Oslo. Sur la carte cela semblait facile. Il suffisait de suivre la vallée empruntée par la voie de chemin de fer et la grand route E6.
Il n’était bien entendu pas question de rouler sur la E6. J’ai donc essayé, dans les mesures du possible, de suivre les routes secondaires allant dans la même direction. C’est là que les choses ce sont sérieusement compliquée car à ma plus grande surprise toutes ces routes étaient en gravier et ne suivaient absolument pas la vallée. Elles faisaient plutôt le tour de toutes les fermes situées à flanc de colline.
Bref, ce n’est plus la montagne mais à la fin de la journée le total des dénivelés est beaucoup plus important.
Les deux premiers jours furent même très amusant. Une fois de plus, si je l’avais su j’aurais consacré beaucoup plus de temps au sud du pays.
Le troisième jours, j’ai longé le la Mjosa, le plus grand de Norvège.
L’aéroport d’Oslo est situé sur un immense plateau assez loin de la ville. J’y suis arrivé vers 11 heure, un peu trop tôt pour aller à l’hôtel que j’avais réservé. J’ai donc décidé de faire encore un petit tour jusqu’à une ville située à proximité pour y trouver à manger. Grave erreur, car la pluie s’est mise à tomber, un vrai déluge. Le temps de retourner à l’hôtel, je serais, une dernière fois, complètement trempé.
Le lendemain, à l’aube, je me suis envolé toujours sous une pluie battante.
Malgré beaucoup de bons souvenirs, le prochain voyage sera dans un pays sec et chaud.
Je te félicite pour le récit détaillé de ton périple vélo, c’est super de faire partager comme ça. Pour ma part je souhaite rejoindre oslo depuis Bergen, avant de descendre à goteborg. Petit périple. Quel fut ton itinéraire routier pour Bergen oslo, quelle carte ? As tu improvisé ou suivi des indications ?
Merci pour la visite…. Au niveau des routes en Norvège, plus on va vers le nord, moins il y a de choix. En suppriment celles où il y a de trop long tunnels et celle avec trop de dénivelé (çà c’est une question personnelle :-), il n’en reste plus beaucoup. J’avais une simple carte routière, j’ai oublié laquelle. Bon amusement.